Biographie

« Papillon touche-à-tout », Gaspard Amée s’est tissé un parcours aux vies multiples, entre plusieurs ports d’attache : le balcon du Jura, les Alpes de Haute-Provence, Montréal et le Québec, la Nouvelle-Écosse, la Corée du Sud.

De son pays natal, la Suisse, il a conservé l’amour de la marche et des hauteurs, mais c’est à Vancouver, en Colombie-Britannique, qu’il a finalement pris pied. 

Initié très tôt au bonheur des mots grâce à une mère enseignante et à un père écrivain, il a été journaliste, chroniqueur et rédacteur pendant plus de quinze ans. Si son activité principale est aujourd’hui la traduction, il cultive en parallèle plusieurs jardins. Voyageur dans l’âme, l’écriture lui permet de dire, à sa manière, ce besoin d’ici et d’ailleurs

Son premier recueil de poésie, Sasamat, a été publié en 2024 aux Éditions du Blé. 

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

La poésie m'intriguait, mais plutôt de loin. Il y avait quelque chose d'un peu sacré autour, à l'école, qui m'a laissé sur le bord du chemin pendant un certain temps. Je crois que j'étais intimidé par la façon dont elle m'était présentée, même si j'étais bien entouré de poésie à la maison. C'est aujourd'hui que je la lis plus « naturellement », donc bien plus tard. Avec ce petit sentiment d'école buissonnière. 

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

Comme j'ai toujours été amené à écrire dans mon travail, que je ce soit comme journaliste ou traducteur, il a fallu du temps pour que je m'autorise à déconstruire cette mécanique, à dissocier l'envie ou le besoin d'écrire et l'habitude d'écrire liée au métier. La poésie est donc venue très tardivement, par une forme minimaliste : le haïku. Je me suis senti plus libre, plus à l'aise aussi, dans cette façon de lire le monde et de le mettre en (peu de) mots. Je ne me considère pas comme un poète, mais comme un marcheur en poésie : quelqu'un qui s'essaie, sur le terrain, avec ses mots à lui. 

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

Avec de l'admiration, du respect et une certaine distance. Je me méfie beaucoup des postures et des étiquettes, donc pour moi toute personne qui écrit, qui dit quelque chose de soi ou du monde avec des mots qui heurtent, bousculent ou résonnent, avec un certain entrain, aussi, a la voie libre en poésie. C'est quelque chose qui relève presque de la respiration : cela ne devrait pas trop ressembler à du « travail », même si cela en demande. Je crains d'ailleurs souvent que la figure du « poète » cache la forêt... et c'est la forêt qui m'intéresse!

Si vous deviez choisir un poème à mémoriser dans notre anthologie, lequel serait-ce ?

Je crois que je commencerais par « Accompagnement » (Hector de Saint-Denys Garneau), car ce poème a été une vraie révélation pour moi, lorsque je l'ai découvert. Mais cela pourrait aussi être « Tête première » (Ocean Vuong), « respire » (Katherena Vermette), « En guise de fête » (Anne Hébert), « Le Nord m'interpelle » (Joséphine Bacon), « le gros monde... » (Louis-Karl Picard-Sioui), ou encore « Spleen » (Charles Baudelaire).

Publications

Titre
Sasamat
Maison d'édition
Éditions du Blé
Date
7 mai 2024
Type de publication
Recueil
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